“Contes courts et fables minuscules - Pour enfants pressés ou parents indignes” de Pierre-Dominique Burgaud et Walter Glassof
C'est l'heure du conte ! Et on peut vous garantir que ceux-là, vous ne les connaissez pas - enfin pas tout à fait.
Souriceau n'était pas très capricieux, mais là, il avait beaucoup insisté. Tellement insisté que papa et maman souris avaient fini par dire oui.
Souriceau avait reçu un chat... Le dernier cadeau de sa vie !
Fin du premier conte, passons maintenant à celui du Chevalier Brindille, Chevalier Brindille contre le dragon.
Si ce choc des titans, cette confrontation ultime, cet héroïque combat n'est pas longuement développé dans les livres d'histoire du royaume, c'est qu'il s'est terminé un peu précipitamment…
A la seconde précise où le chevalier Brindille a croisé le dragon. Un destin qui part en fumée...
Et connaissez-vous les aventures d'Auguste le Pirate ?
Sa jambe de bois ? Triste souvenir d'une rencontre avec un boulet de canon.
Son crochet ? Un coup de sabre lors de l'abordage d'un galion anglais.
Pour son bandeau sur l'oeil, il entrait moins dans les détails : il faut dire qu'il s'était bêtement gratté la paupière avec la mauvaise main.
Il est question d'héros et d'héroïnes de contes, mais saviez-vous que certaines anecdotes de la grande Histoire méritent aussi toute notre attention ?
Albert le cosmonaute était écoeuré quand Neil Armstrong a marché sur la Lune. Il avait fait la même chose à peine trois ans auparavant, avec une fusée et une combinaison de son invention.
Mais on sait ce que c'est : pas de photo, pas de vidéo et personne ne vous croit.
Pour d'autres personnages encore, les contrariétés peuvent résonner avec celles des enfants petits lecteurs et des petites lectrices.
Petit Géant en avait marre que, chaque fois qu'il demandait l'autorisation de faire quelque chose, on lui réponde : « Quand tu seras grand, quand tu seras grand. ». Il faut dire qu'à six ans, il mesurait quand même 11 mètres 50.
Cela annonce la couleur : les histoires seront minimalistes, et la performance dans la réussite de la concision est à souligner.
Outre la capacité à narrer en peu de mots, ces histoires mobilisent habilement la culture commune, tout en respectant la tradition de la fable qui se moque de la bêtise humaine, non sans un brin de cruauté.
Et la férocité est largement adoucie par les illustrations malicieuses en pleine page, qui raviront par leur humour cartoon.
Patrimoine et culture générale, contes cruels et moqueries pertinentes, tels sont les ingrédients succulents de « Contes courts et fables minuscules », pour une lecture maligne et mordante.
“Contes courts et fables minuscules - Pour enfants pressés ou parents indignes”, de Pierre-Dominique Burgaud et Walter Glassof, Editions Actes Sud junior / A partir de 5 ans
“Le super week-end de l’océan”, de Gaëlle Alméras
Maison Georges est une merveilleuse petite maison d’édition lyonnaise très créative, qui nous offre donc cet album !
Quatre personnages, dont un qui vient d’Australie, d’un autre océan donc, pour vulgariser les océans, mon amour.
La formation de l’océan mondial, né peu de temps après la Terre il y a 3,8 milliards d’années, les coutures que sont les dorsales océaniques, le plancton, le cycle éternel de l’eau liquide, solide ou gazeuse, les courants, le climat, les animaux, la création des vagues…
Comme la Terre tourne sur elle-même en une journée, ça crée un bourrelet d’eau sur le côté qui est face à la lune : c’est l’attraction lunaire.
Algues, mouettes, dents de la mer, estran, coraux, animaux experts en camouflage, cétacés, déchets, pollutions... Tout est abordé avec la créativité graphique de Gaëlle Alméras qui pose quatre gamins sur un îlot rocheux.
On apprend avec eux, grâce à une narration forte au service d’une vulgarisation scientifique qui glisse sans effort.
Vous rajoutez dans cette BD cinq panoramas géants à déplier, et vous saurez tout sur le fonctionnement des océans qui vous tendent leurs embruns !
A la fin quatre portraits d’enfants aussi : le super sensible, l’actif, la super calée, le curieux.
Ils ne peuvent que donner envie d’agir, de préserver, après s’être émerveillé et avoir compris comment fonctionnent ces océans, c’est-à-dire d’où nous venons tous.
Très jolie réussite, solide scientifiquement avec le soutien de l’Ifremer, et joyeuse dans la forme.
"Le super week-end de l'océan", de Gaelle Alméras, Editions Maison Georges / De 5 ans à 99 ans et demi