Le sommet du G20 auquel participait Sergueï Lavrov le week-end dernier à New Delhi en Inde a des airs de succès pour Moscou. Les principales puissances économiques mondiales se sont abstenues de condamner clairement la guerre menée par la Russie en Ukraine. La déclaration finale se contente de rappeler la nécessité de "respecter les principes du droit international, y compris l’intégrité et la souveraineté territoriales". Certes, la menace d’un recours à l’arme nucléaire est qualifiée "d’inadmissible". Sauf que ni la Russie, ni Vladimir Poutine, ne sont désignés explicitement.
En novembre 2022 pourtant, lors du précédent sommet du G20 à Bali en Indonésie, les participants s’étaient montrés bien moins ambigus, mentionnant et condamnant l’ "agression" russe dans leur communiqué. Dix mois après, le ton a changé, les pays occidentaux n’ont pas réussi à imposer leur récit à ceux du Sud. C’est que pour les pays émergents comme l’Inde ou le Brésil, le conflit russo-ukrainien est un conflit lointain, une guerre qui n’est pas la leur. Pas question de choisir entre Moscou et Kiev.
L’Union africaine, nouvelle venue au sein du G20, tient à peu près le même discours, voire un discours prorusse pour certains de ses membres. Moscou compte de nombreux amis sur le continent africain, comme on a pu le voir fin juillet lors du sommet Russie-Afrique à Saint-Pétersbourg.
Est-ce à dire que Vladimir Poutine est moins isolé qu’il y parait sur la scène internationale ?
Une autre organisation, les BRICS, qui se réunissait en sommet fin août en Afrique du Sud, vient d’ouvrir ses portes à l’Iran, un allié des Russes.
Et puis il y a cette visite spectaculaire cette semaine en Russie, celle du leader nord-coréen Kim Jong-un, et la perspective de voir Pyongyang apporter une aide militaire massive à Moscou.