Médiathèque Georges Brassens

Les critiques littéraires de la semaine autour de Rebecca Manzoni

• Arnaud Viviant (Transfuge)
• Nelly Kaprielan (Les Inrocks)
• Patricia Martin (France Inter)
• Raphaëlle Leyris (Le Monde)

"Le royaume enchanté" de Russell Banks

► Chez Actes Sud

Un roman copieux, scandé par 15 chapitres qui correspondent à 15 cassettes sur lesquelles un certain Harley Mann a enregistré l'histoire de sa vie. La jeunesse d’Harley est celle un orphelin de père qui grandit avec sa mère, ses 4 frères et soeurs au sein d’une communauté chrétienne appelée les Shakers. Les règles de vie des Shakers sont : le collectivisme et une abstinence sexuelle stricte. Mais Harley tombe passionnément amoureux d’une jeune fille membre de la communauté, ce qui remet notamment en cause les fondements de toute sa vie. Le Royaume Enchanté est l’ultime roman de Russel Banks, décédé il y a un an pile aujourd’hui même d’ailleurs, c’était le 7 janvier 2023.

"Une sale affaire" de Virginie Linhart

► Chez Flammarion

Un titre qui pourrait être celui d’un polar ou d’un fait divers. Un récit plus qu’un roman puisque Virginie Linhart nous fait entrer dans les coulisses d’un procès qui la concerne. En 2020, alors qu’elle s’apprête à publier "L’Effet maternel", la mère de Virginie Linhart et son ex – compagnon s’allient, pour exiger des coupes qui rendraient la publication du livre impossible. On connaît connaît l’issue de ce procès, puisque “L’Effet Maternel” a été publié selon les voeux de son autrice, mais ce récit soulève des questions multiples, dont celle-ci : à qui appartiennent les histoires ? Un procès contre une autrice ou un auteur ça n’a rien d’inédit, mais il semble qu’on accède ici au déroulé minutieux de ce qui se joue et des enjeux politiques, sociaux, intimes qui le traverse.

"La vie heureuse" de David Foenkinos

► Chez Gallimard

Il s’appelle Eric Kherson, elle, c’est Amélie Mortier, ils furent ensemble au lycée et se retrouvent un peu par hasard, à la faveur d’un groupe Facebook. Lui a vécu une ascension au sein d’un groupe qui vend des vêtements de sport et elle, est devenue directrice de cabinet du secrétaire d’Etat au commerce extérieur. Ces deux carrières brillantes, aux vies intimes néanmoins cabossées vont s’associer : Amélie sollicite Eric pour travailler au sein du gouvernement. Ils partent ensemble à Séoul pour une mission professionnelle et c’est là que tout bascule. C’est à Séoul, que le roman trouve son titre.

"Qui-vive" de Valérie Zenatti

► Éditions de l'Olivier

Un roman avec une bande son, ce sont les chansons de Léonard Cohen. Et d’ailleurs le roman s’ouvre avec la mort de ce poète immense, vécu par la narratrice comme l’annonce du dérèglement du monde. S’ensuit une quête, qui la mène jusqu’en Israël, pays des religions, de l’Histoire avec un grand H et de la violence. Et ce voyage est l’occasion de plusieurs portraits, d’allers-retours entre le passé et le présent.

Coups de cœur

Patricia Martin : "L’éternité n’est pas de trop" de François Cheng (Poche)
Nelly Kapriélan : "Le convoi" de Beata Umububeyei Mairesse (Flammarion)
Raphaëlle Leyris : "Très chers amis" de Gary Steyngart (Editions de l’Olivier)
Arnaud Viviant : "Jusqu’à ce que mort s’ensuive" de Olivier Rolin (Editions Gallimard)
Rebecca Manzoni : le roman graphique "Federico García" de Ilu Ros