Médiathèque Georges Brassens

Neuf ans après Domicile conjugal, qui narrait le mariage d'Antoine (Jean-Pierre Léaud) et Christine (Claude Jade), on retrouve dans L'Amour en fuite le couple en plein divorce. Emaillé de flash-back de scènes, inédites ou non, d'Antoine Doinel, le film sort en France un an après l'échec commercial de La Chambre Verte.

"C'est un échec différent"

Michel Ciment est dérouté par les articles vantant le film, déclarant que c'est le plus grand film de Truffaut depuis "Les 400 coups". Il reconnait que celui-ci est certes nettement mieux que La Chambre Verte, mais souligne que "c'est un échec, différent". Les extraits à son goût soulignent la platitude du film, et son manque d'humour.

Odile Grand est plus mesurée : Truffaut, dont elle se déclare "groopie", est un conteur, et elle s'est installée dans ce film comme à une veillée. L'apport de Marie-France Pisier au scénario a, selon elle, effacé le côté complaisant de Truffaut sur les comportements masculins, et apporté une certaine légèreté.

La recherche du temps (pas) perdu

Claude Mauriac a trouvé le film très émouvant, et souligne l'opportunité unique qu'a eue Truffaut de pouvoir émailler son fils d'extraits de son personnage principal qui grandit, murit. "Une recherche du temps perdu, où rien n'a été perdu, puisque les images ont été conservées".

Georges Charensol trouve lui le récit parfaitement construit, merveilleusement interprété par Dorothée et Claude Jade ; il va même jusqu'à trouver que L'Amour en fuite est le meilleur de la série des Doinel.