Aujourd’hui dans Affaires Sensibles retour sur la disparition, le 29 octobre 1965, de Mehdi Ben Barka.
Cette intrigue dont le nom résonne encore année après année dans l’actualité dès que l’on approche de la date anniversaire, c’est celle de l’enlèvement, en plein Paris, du leader de l’opposition marocaine en exil et porte-parole du mouvement tiers-mondiste. Une affaire qui à 1 mois seulement des élections présidentielles avait alors fait très grand bruit dans la France du Général De Gaulle!
Et pour cause : malgré une enquête judiciaire menée au pas de charge et qui a débouché sur un procès aux assises avec de lourdes condamnations, de nombreux doutes et hypothèses ont entachés toute la procédure. Et surtout il est très vite apparu qu’on faisait payer les pots cassés aux lampistes pendant que les véritables commanditaires, eux, courraient toujours. C’est pour ces raisons qu’aujourd’hui encore, un demi-siècle plus tard, la justice est toujours saisie à la demande de la famille du disparu pour tenter de cerner définitivement les tenants et les aboutissants dans une affaire qui ne semble toujours pas avoir révélé tous ses secrets.
Ce que l’on sait juste, malgré d’épaisses zones d’ombres, c’est que l’enlèvement de Mehdi Ben Barka a été mis point par des hauts responsables politiques marocains avec le concours sur le terrain de truands et de policiers français. Mais le plus grave sans doute, c’est qu’en haut lieu à Paris, on savait ce qui allait se passer, mais on a laissé faire ! C’est cette relation de cause à effet pour le moins inédite qui va empoisonner le débat politique en France mais aussi geler pendant un temps les relations diplomatiques franco-marocaines, au point qu’aujourd’hui encore, l’Affaire Ben Barka reste un tabou qu’il est préférable d’éviter.
Après le récit, pour revenir avec nous sur cette histoire, notre invité l’écrivain, scénariste et journaliste, Gilles Perrault . Passionné par les Maroc des années Hassan 2, il est l’auteur d’un ouvrage d’enquête référence sur cette période, intitulé « Notre Ami le Roi » et paru chez Gallimard en 1985.