Devant l’Allemagne, une équipe qu’on aimait tant détester tant elle gagna de matchs, en prenant un malin plaisir à ne pas donner de plaisir… au moins jusqu’en 1990, et y compris cette année-là, lorsqu’elle a remporté son avant dernière coupe du monde en Italie, l’autre sanctuaire du football en Europe.
Aujourd’hui, on ne peut plus faire ce reproche aux Allemands : ils ont gagné le mondial au Brésil en juillet dernier, avec la manière souvent, l’art rarement, mais globalement personne ne leur conteste la victoire. Muller et sa bande ont donné au football allemand un visage présentable, nous faisant presque oublier le maillot blanc et le short noir de leurs ainés, ces briseurs de rêve. Les Seep Maier, Horst Rhubech et Karl Heinz Rummenige qui respectivement ont terrassé le talent si grand et si fragile des Johan Cruijff, Oswaldo Piazza et Michel Platini. Ce réalisme qui nous a tant révolté et qui a fait dire un jour au footballeur britannique Linaker : "Le football est un jeu qui se joue à onze et à la fin, ce sont les Allemands qui gagnent ". Pour les Allemands, seule la victoire est belle. Platini et sa bande au contraire, ont montré, à leur corps défendant, que la défaite pouvait, elle aussi être belle, onirique, pleine de promesses, romantique même… Une dimension inconnue pour leurs adversaires allemands qui le 7 juillet 82 à Séville ont ajouté au fléau du réalisme l’agression et la violence, montrant ainsi le visage le plus hideux du football.
En finale, l’Italie sautillante et talentueuse des Rossi, Conte et Gentile mettra aux allemands la correction méritée : Ce n’est pas à Bonn qu’ira séjourner cette coupe du monde 82 mais à Rome. Comme une morale résiduelle… un soulagement tout de même pour tous les Français.
Invité
Pour en parler nous recevrons en seconde partie Alain Giresse.
Pour aller plus loin
Pour réécouter l'interview réalisée avec Pierre-Louis Basse, conseiller « Grands Événements » du Président de la République François Hollande et ancien journaliste, dans le cadre de la première diffusion de cette émission consacrée à Séville 82 et entendre le reportage de Gaylord Van Wymeersch, qui s'est entretenu avec Michel Hidalgo, sélectionneur de l'équipe de France de 1976 à 1985 :
Archive INA
8 juillet 1982, stade Ramón Sánchez Pizjuán à Séville, demi finale de la coupe du monde 1982 entre la France et la RFA, 110ème minute: sur un centre de Pierre Littbarski, remise de la tête de Horst Hrubesch pour Klaus Fischer qui égalise d'une reprise de volée en ciseau retourné à 3 buts partout. but rediffusé au ralenti.- Extrait du direct diffusé sur Antenne 2 et commenté par Thierry Roland et Jean-Michel Larque, incrustation du synthé de situation à l'image.
Une émission à suivre, commenter et partager sur Facebook.