Syracuse

"Je veux retrouver Rimbaud. La poésie dans son état pur n'a pas besoin d'un apport musical", ainsi s'exprimait Serge Gainsbourg pour qui Rimbaud représentait la forme inégalée de la poésie. C'est avec Une saison en enfer que nous ouvrons une semaine des "Chemins de la philosophie" consacrée au poète d'un point de vue philosophique, en compagnie de l'universitaire Yann Frémy, spécialiste de son œuvre.

Tragique et idéalisme chez Rimbaud

Une saison en enfer, premier recueil de poésies que Rimbaud a publié à ce moment-là quand il a 19 ans, présente une argumentation philosophique dès le prologue. Sans pour autant faire de Rimbaud un philosophe, son questionnement est proprement philosophique. Il réfléchit puissamment sur le lien qui existe entre la poésie et l'ontologie, notamment dans les Illuminations. Alors que dans Une saison en enfer, il vit plutôt ce questionnement philosophique sur le mode de la crise plus que sur le mode de l'affirmation.

Il s'agit pour le poète de cheminer contre des obstacles, lesquels ne sont pas des ennemis de chair et d'os, mais des représentations, des souvenirs d'enfance, une éducation chrétienne, voire des mythes occidentaux. Rimbaud est pétri d'idéalisme, d'utopie mais cet idéalisme est confisqué, capturé par le christianisme et la métaphysique occidentale. Rimbaud rêve d'Orient, promesse d'un ailleurs meilleur.

Lectures

• L’Impossible » (extrait) in Saison en enfer in Arthur Rimbaud, Paul Verlaine, Un concert d’enfers : Vies et poésies, (Quarto Gallimard, 2017), p.881 à p.935
• « Génie » in Les Illuminations in Arthur Rimbaud, Paul Verlaine, Un concert d’enfers : Vies et poésies, (Quarto Gallimard, 2017) p.1009 à p.1057

Lectures cette semaine : Jacques Gamblin

Références musicales

• Robert Plant, Satan your kingdom must come down
• Jan Kaczmarek, Looking for Rimbaud