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François Truffaut dévoile les coulisses du film "La Chambre verte"


En 1978, François Truffaut se confie à Claude-Jean Philippe à l'occasion de la sortie de "La Chambre verte", inspiré des nouvelles d'Henry James. Le cinéaste raconte la genèse et les thèmes de son film, tout en livrant une réflexion personnelle sur le cinéma et la vie.


François Truffaut Réalisateur de cinéma et comédien français
Claude-Jean Philippe Auteur, réalisateur et producteur de télévision et de radio



   
Provient de l'émission
Les Nuits de France Culture

Au programme
  • Claude-Jean Philippe s'entretient avec François Truffaut au moment de la sortie du film La Chambre verte en avril 1978. Le film est inspiré par plusieurs nouvelles d'Henry James, notamment la nouvelle intitulée L'Autel des morts.

    La gestation d'un film singulier

    Truffaut évoque le long processus de création de La Chambre verte, un projet qui a pris six ans pour l'écriture du scénario. Il distingue dans sa filmographie deux catégories de films : les films qu’il réalise "d’un seul trait", et ceux qu’il aborde avec un "sujet fragile" et une approche expérimentale. La Chambre verte appartient à cette seconde catégorie, explorant le culte des morts et la mémoire. Truffaut voulait une œuvre pure, sans coupe au montage, afin de préserver l’intensité du film.

    L'émotion par la répétition

    Pour Truffaut, la clé de l’émotion réside moins dans la variété que dans la répétition. Il cite l’exemple d’Adèle H., où l’amour impossible se répète, renforçant la tension dramatique. Dans La Chambre verte, la répétition devient un outil pour "envoûter" le spectateur, en installant dès le départ une atmosphère hypnotique.

    Un film pensé comme un conte

    Truffaut a conçu La Chambre verte comme un conte. Il s’est inspiré des nouvelles d’Henry James, brèves et évocatrices, pour bâtir un récit dépouillé, où chaque détail compte.

    Le cinéma comme "illusion de contrôler les événements"

    Le cinéaste évoque sa passion pour la création cinématographique, qu'il compare à "une folie qui n'est pas raisonnable. Il y a l'illusion de contrôler les événements". Il explique que le cinéma lui permet de fabriquer de la vie, de faire se rencontrer des personnages et de leur donner un destin. Dans La Chambre verte, Julien Daven, le personnage principal, trouve du réconfort dans son rapport aux morts, qu’il peut dominer à sa guise, contrairement aux vivants.

    Le bonheur de tourner

    Truffaut confie à Claude-Jean Philippe que ce qui le rend le plus heureux, c’est de travailler. Il parle de son amour pour les tournages, de l’énergie créative qu’ils lui procurent, et de la nécessité pour lui de réaliser plus d’un film par an. Dans cette conversation, il revient également sur son jeu d'acteur et les films qui le touchent le plus : ceux qui possèdent une "musique intérieure", "qui prennent le spectateur par la main" et le laissent étonné, "la bouche ouverte".

    • Production : Claude-Jean Philippe
    • Avec François Truffaut
    • Le Cinéma des cinéastes - François Truffaut pour "La chambre verte" (1ère diffusion : 09/04/1978)
    • Edition web : Documentation de Radio France
    • Archive Ina-Radio France
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  • Radio France
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