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Aire d'accueil des gens du voyage #1 - Pruna, 19 ans : Les raisons de la colère

Caroline Gillet
Diffusé le lundi, 14 juin 2021 (5 min)


Pour cette série de reportages, Caroline part à la rencontre d'une communauté de gens du voyage qui réside sur l’aire d’accueil d’Hellemmes-Ronchin, près de Lille. L'occasion de rencontrer la jeune Pruna, 19 ans, qui vit ici depuis ses 8 ans.


   
Provient de l'émission
Le reportage de la terre au carré

Au programme
  • C’est sur une aire d'accueil des gens du voyage, entre Hellemmes et Ronchin, dans la périphérie de Lille, que Pruna Demestre, sa famille et près de 200 personnes vivent depuis 2010. Le "campement" est particulièrement excentré et difficile d’accès du fait de sa localisation entre terrains vagues et usines.   

    On n'est pas vraiment situé·e·s sur une carte… On n'est situé·e·s nulle part en fait, si tu veux.

         Des conditions de vie aux répercussions lourdes   

    Les activités polluantes provenant des sites industriels environnants ont eu des effets tragiques sur la santé des proches et de l’entourage de Pruna, allant même jusqu'à causer le décès prématuré de son oncle, des suites d’un cancer, puis celui de sa mère en 2019.  

    Sa mort, pour moi, n’est pas juste. C’est toujours dans ces moment là qu’on se demande pourquoi. Pourquoi vous, pourquoi nous ?

    Les maladies respiratoires, les bronchites, bronchiolites, allergies ou encore les formes d'asthme, sont importantes chez les nouveau-nés et les personnes âgées ou fragiles de la communauté. L'aire d'accueil étant située entre une centrale à béton, une station de concassage de gravats et un champ de blé où sont épandus engrais et pesticides, les résident·e·s du site ont même été atteint·e·s de la gale du ciment.

    La communauté est ainsi contrainte de pratiquer une forme de confinement prolongé depuis de nombreuses années, afin de réduire leur exposition à la pollution extérieure, même par grande chaleur. 

    L’activisme comme levier de changement  

    C’est à la suite de la maladie de sa mère, menant à son décès prématuré en 2019, que Pruna décide de s’engager dans le Collectif Femmes LM Ronchin, afin de défendre les droits et la dignité de sa communauté et dans l’optique d’améliorer, à court, moyen et long termes, leurs conditions de vie.   

    Je ne voulais pas qu’elle vive dans ces conditions, je voulais qu’elle puisse sortir, profiter de l’air. C’est pour ça que je veux continuer dans le collectif. C’est pour rendre les gens que j’aime fiers de moi. Je veux vraiment que les gens soient à l’aise où ils vivent, pas qu’on les empêche à cause de là où ils vivent. Ça, c’est important pour moi. 

    Le Collectif Femmes LM Ronchin œuvre, à cette fin, à dénoncer l’ostracisme et l’indifférence institutionnelle que vit la communauté du voyage d'Hellemmes et s’affaire à porter leur voix à l’échelle municipale, auprès des conseils de la ville.

    Pour aller plus loin

Illustration
Pruna Demestre, 19 ans, réside sur l'aire d'accueil des gens du voyage d'Hellemmes-Ronchin, dans des conditions qu'elle déplore
Photographie
  • Caroline Gillet
Copyright
  • Radio France
Collection

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Biographie

Tony Gatlif, de son vrai nom Michel Dahmani, est né à Alger le 10 septembre 1948 dans une famille de gitans andalous. C'est un réalisateur français, également acteur, scénariste, compositeur et producteur de films. Après une enfance à Alger, Gatlif arrive en France en 1960 à la suite des événements d'Algérie. Après un parcours difficile et éclaté, qui ira de la maison de redressement à une rencontre avec l'acteur Michel Simon en 1966, en passant par des cours d'art dramatique, il joue des pièces de théâtre et réalise son premier film en 1975, La Tête en ruine. À partir de 1981, il aborde le thème qu'il approfondira de film en film : les Rroms du monde entier, dont il devient à bien des égards le chantre, séduit par une communauté en mouvement et par un univers sonore et musical d'une très grande richesse et d'une grande diversité. Cependant, manifestement étranger à l'idée d'un rattachement exclusif à une communauté, Gatlif se définit lui-même comme un « méditerranéen ». Pour Tony Gatlif, la musique est « le ciment qui rattache les humains ». Il considère la musique comme « cette liberté qui [lui] donne le souffle de faire [ses] films, le souffle d'aller à la rencontre des autres dans le monde ». Il n'y a aucun doute que celle-ci est un des éléments essentiels, créateur même de situation dans ses films. Il compose lui-même des morceaux dans Latcho Drom, Gadjo Dilo, Vengo, Swing... Read more on Last.fm. User-contributed text is available under the Creative Commons By-SA License; additional terms may apply.

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