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Juin 2002 : une nouvelle Chambre introuvable dans l'histoire parlementaire ? (Episode 6 sur 8)


En juin 2002, après la réélection de Jacques Chirac face à Jean-Marie Le Pen, l'Assemblée nationale est largement dominée par les députés du parti vainqueur. Comment voyaient alors les députés élus leur rôle et leur mission. C'est l'objet de ce "Pot-au-feu" qui leur donne la parole.


   
Provient de l'émission
Les Nuits de France Culture

Au programme
  • Chambre introuvable. Cette expression bien connue des historiens et des spécialistes de droit constitutionnel remonte à l’époque de la Restauration et désigne une assemblée dominée par une force politique toute puissante. Notre pays a connu plusieurs moutures de ces Assemblées monochromes : la chambre bleu horizon de 1919 après la première guerre mondiale, l’Assemblée de 1968 dominée par les gaullistes ou celle de 1981 dominée par les socialistes.

    L’émission "Pot-au-feu" a été réalisée au lendemain de l’un de ces raz-de-marée électoraux : en juin 2002 après la réélection de Jacques Chirac face à Jean-Marie Le Pen. Après cinq ans de cohabitation les électeurs français accordent au parti présidentiel une majorité très large. Pour les députés réélus aussi bien que pour les nouveaux arrivants au Palais Bourbon le plus dur commence : la mise en œuvre concrète, effective, du programme de gouvernement, c’est-à-dire le passage des promesses électorales à la réalité.

    C'est cela que racontent les députés invités autour de Jean Lebrun, en quoi consistent les rituels de la vie parlementaire, les relations souvent compliquées avec la présidence (qui a tendance à prendre l’Assemblée pour une chambre d’enregistrement) mais aussi avec l’administration, les cabinets ministériels ou encore le Sénat. Tant et si bien que les députés même issus des plus larges majorités de notre histoire en arrivent eux-aussi à faire l’expérience d’une certaine impuissance du politique... De là à concevoir une certaine nostalgie comme le laissait entendre Michel Caldaguès, ancien député et sénateur de Paris :

    "Moi je ne connais pas de haute époque parlementaire. Ce qui était grand dans cette époque, c'était le style oratoire car il n'y avait pas de micro. Je peux vous dire que quand j'ai parlé pour la première fois à la tribune de l'Assemblée nationale, je n'étais pas sûr que l'auditoire s'était rendu compte qu'il y avait quelqu'un à la tribune... La vie parlementaire paraissait grande parce que vous aviez des monstres sacrés."

    Alors comment mener tout de même le travail parlementaire d’une façon à la fois constructive et pérenne ? Dans cette émission le député socialiste Robert de Caumont exprime au micro de Jean Lebrun sa crainte que les chambres introuvables ne favorisent ni le consensus ni la négociation... Faut-il en conclure que sous la Cinquième République l’Assemblée n’a de réel pouvoir que lorsque son équilibre politique est fragile, précaire, obligeant alors le pouvoir exécutif à négocier en permanence avec les députés ?

    • Par Jean Lebrun
    • Chroniqueur Emmanuel Giraud
    • Avec Denis Cacheux, Michel Caldagues, Michel Cointat, Pierre Dabezies, Pierre Lelong, Robert de Caumont, Claude Lebedel et Nicolas Roussellier
    • Réalisation Jean-Christophe Francis
    • Pot au feu - Chambres introuvables (1ère diffusion : 25/06/2002)
    • Archive Ina-Radio France
Illustration
Les Nuits de France Culture carré
Copyright
  • Radio France
Collection
Regards sur l’Assemblée nationale

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