« L'agression russe contre l'Ukraine marque un changement d'époque, elle menace l'ordre établi depuis l'après-guerre » a déclaré le chancelier allemand Olaf Scholz ce dimanche, devant le Bundestag. Pour l’Allemagne, la guerre en Ukraine représente un réel virage en termes de politique internationale. Alors qu’elle a toujours refusée, depuis la Seconde Guerre mondiale, d’exporter des armes en zone de guerre, elle a annoncé ce dimanche la livraison d’armes, y compris offensives, en Ukraine dans les semaines à venir.
Et ce soutien européen ne s’arrête pas là, la France, la République tchèque, les Pays-Bas, l’Italie, la Belgique, et le Portugal notamment ont également annoncé qu’ils soutiendraient matériellement l’Ukraine. L’invasion russe semble en effet être en train de rebattre les cartes pour les européens, jusqu’ici réticents à créer une réelle structure de défense commune à l’Union.
En moins d’une semaine, l’Union Européenne a adopté deux trains de sanctions contre la Russie, allant même jusqu’à accepter d’exclure les banques russes du système financier mondial Swift. Le front uni européen semble tenir bon, d’autant qu’il est soutenu par la population civile, organisant des manifestations contre la guerre dans de nombreuses grandes villes européennes.
Avec nous pour en parler ce soir :
François Heisbourg, Conseiller spécial à la Fondation pour la recherche stratégique. Il est l'auteur de Le retour de la guerre (Odile Jacob, 2021).
Et en ouverture, un reportage de notre correspondante Sarah Bakaloglou.
Avant de recevoir notre invité, nous serons sur les routes de l'exode. Plus de 280 000 personnes fuyant la guerre sont arrivées en Pologne depuis jeudi. Mais c'est de plus en plus compliqué notamment depuis la ville ukrainienne de Lviv. Les embouteillages sont tels, s'étendant jusqu'à la Pologne, que certains finissent la route à pied sur 30 km.
Reportage à la frontière de Sarah Bakaloglou.
Le Bruit du monde : Les notes vocales en Ukraine de Caroline Gillet
Caroline Gillet nous emmène en Ukraine, de deux jeunes femmes dont la vie a basculé depuis mercredi de raconter leurs perspectives sur la situation de leur pays. La question qui les hante : « faut-il partir ou rester ? ». Elles ont enregistré dans des mémos vocaux les sons qui les entourent, et décrit ce qu’elles observent et ressentent.
Jeanne Doussat a choisi de rester à Kiev car son compagnon ne pouvait pas quitter le pays. Olga Apenko, elle, a décidé de quitter sa ville, elle raconte son départ depuis la route vers l'Ukraine de l'Ouest.
Retrouvez tous leurs témoignages sur le compte Twitter de France Inter.
Egalement au programme de cette émission :
- Sous les radars, par Fabien Fourel
- L'Amérique de Biden, par Sébastien Paour
- Le monde d'après, de Jean-Marc Four
Programmation musicale :
GABRIELS - Blame
POKEY LAFARGE - Get it 'fore it's gone
