Médiathèque Georges Brassens

Certains parlent même d'un "mois de mars rouge", une expression "exagérée" pour Dominique Schelcher. "Ce qui va se passer, c'est pas un mois de mars rouge : il va y avoir malheureusement de l'inflation pendant tout le premier semestre 2023, il va être sous tension. Nous allons répercuter progressivement un certain nombre de hausses à partir du 1er mars, mais ça ne va pas se faire d'un seul coup."

"Jusqu'à présent, le chiffre est de 14 à 15 % d'inflation alimentaire : mon pronostic ce matin, c'est une inflation malheureusement supplémentaire, dans les semaines et les mois qui viennent, d'environ 10 %", reconnaît le directeur général de Système U. "Malgré tous nos efforts : les négociations actuelles entre industriels et commerçants ont pour but d'avoir le prix le plus juste pour le consommateur. C'est ce qu'on a essayé de faire ces dernières semaines."

"Il y a une recherche d'effet d'aubaine" des industriels

Des négociations avec les grandes marques qui sont "difficiles", selon lui. "Parce que le sujet, c'est qu'on manque cette année de transparence dans les négociations : quand il y a un certain nombre de matières premières qui, depuis plusieurs mois, sont à la baisse, pourquoi continue-t-on à nous demander des hausses de prix ? Par rapport à une année 2022 où nous n'avons cessé d'accepter deux fois, trois fois, jusqu'à cinq fois des hausses."

"Les demandes ne sont pas toutes abusives, mais certaines oui", dénonce Dominique Schelcher. "Autant les choses étaient très justifiées tout au long de l'année dernière, avec les conséquence de la guerre en Ukraine, autant cette année il y a une recherche d'effet d'aubaine de la part d'un certain nombre d'acteurs. Aujourd'hui, c'est 15 % de hausse qui nous sont demandés par les industriels. Nous, on discute, on demande cette transparence."

"Le blé est en baisse de 23 %, l'huile de 40 % sur ces derniers mois", assure-t-il. "Le beurre, le maïs, l'acier, l'aluminium, les emballages, les transports sont à la baisse. D'ailleurs les PME, avec qui nous avons plus facilement conclu nos accords, demandent moins de hausse avec les mêmes matières, les mêmes emballages que les grandes marques."