Médiathèque Georges Brassens

Aucun des pays signataires des accords de Paris n’est sérieusement sur les rails de ses engagements de réduction d’émission de C02 d’ici 2050. La transition énergétique envisagée par les nations les plus vertueuses n’apparait pas, aux yeux de la plupart des scientifiques du GIEC et des spécialistes du climat, comme étant de nature à renverser la tendance. Se développe alors, dans le monde scientifique et dans la jeunesse éduquée des grandes villes occidentales, une sorte de radicalité, nourris par un mélange d’éco-anxiété et de sentiment de révolte devant tant d’aveuglements, de cécité de la part de des gouvernants ou de ceux, plus généralement, que l’organisation actuelle du monde et de son économie ne cesse d’enrichir toujours plus.

L’écologie peut-elle encore restée modérée et pacifique ? Pour l’instant elle l’est très largement et, même si le commentaire général parle de montée de la violence, celle-ci n’est rien au regard de l’enjeu et de l’urgence. Nous en sommes tout au plus à une forme de désobéissance civile, encore marginale. Le paradoxe de la dite radicalisation d’une partie de la jeunesse c’est que, contrairement aux radicaux et aux extrémistes d’antan, qui prônaient des solutions violentes, des révolutions, pour une société idéalisée, utopique, irréaliste, les écolos radicaux aujourd’hui ne font que demander aux dirigeants du monde d’être tout simplement raisonnables. En effet, en réalité la radicalité en question est une radicalité de la raison. Un concept apparemment contradictoire. L’écologie raisonnable peut-elle se passer de la radicalité, sinon de l’extrémisme ? « En quête de politique » tente d'élucider ce paradoxe qui bouscule beaucoup de nos certitudes et de nos habitudes politiques.

La chronique livre d'Aurélie Marcireau :

« Qui sauvera la planète ? », Nathanaël Wallenhorst, Acte Sud

Bibliographie :

• « La Violence. Faut-il désespérer de l'humanité ? », Laurence Hansen Löve, Éditions du Retour
• « Planète en ébullition. Écologie, féminisme et responsabilité », Laurence Hansen Löve, Écosociété
• « Imaginer le monde de demain », Dominique Bourg, Maxima,
• « Science et prudence. Du réductionnisme et autres erreurs par gros temps écologique », Dominique Bourg co-écrit avec Nicolas Bouleau, PUF