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Après l'élection de Trump, "on doit combattre plus fermement l'idéologie woke", selon Jean-François Copé


Le maire LR de Meaux est notre invité à 8h20, pour évoquer la situation nationale et internationale mais aussi la Première guerre mondiale, un conflit auquel sa ville consacre un musée, le premier musée de la Grande Guerre en Europe.


Jean-François Copé Maire LR de Meaux



   
Provient de l'émission
L'invité de 8h20 : le grand entretien

Au programme
  • "L'élection de Donald Trump est un événement planétaire, que tous n'avaient pas anticipé", assure l'élu républicain. "Personne ne sait véritablement ce qu'il va faire : on sait que Trump déteste la guerre, adore les tarifs douaniers, méprise les Européens et qu'il est obsédé par la Chine. Sa victoire est un message : les Américains ont voté pour Trump parce qu'ils veulent de l'ordre, et qu'il a incarné, à tort ou à raison, l'autorité. Il a incarné l'ordre sur les questions migratoires ou sur la question du wokisme : c'est un message que nous devons entendre, nous Européens. L'Europe est en attente de leadership."

    Il estime que "ceux qui devraient se réjouir de cette élection, ce sont les partis de gouvernement, en particulier de droite" : "C'est un avertissement sans frais que nous avons le devoir d'entendre. Il y a une vraie fermeté à afficher, une attente d'ordre dans nos pays, d'autorité à rétablir, on doit combattre beaucoup plus fermement l'idéologie woke, ce travail méthodique de déconstruction du savoir." Autrement dit : pour gagner à nouveau des élections, la droite française devrait reprendre les mêmes arguments que le camp de Donald Trump.

    Budget : "Ne pas baisser les dépenses, c'est irresponsable"

    L'ancien ministre du Budget estime que "quand on fait des hausses d'impôts, ça ne rapporte jamais ce qu'on prévoit". "Il faut rappeler le contexte : ce budget a été fait dans l'hyper urgence, le gouvernement précédent n'avait pas bien travaillé. Depuis le 1er janvier, du fait de l'irresponsabilité présidentielle, on a empêché le gouvernement de préparer ce budget. Entre le fait qu'il n'y ait pas de ministre du Budget pendant les deux premiers mois, puis la campagne européenne où l'on dit au ministre de ne plus rien sortir pour ne pas affoler les électeurs, puis la dissolution, plus de gouvernement pendant l'été... Puis on demande à Michel Barnier de faire un budget en quinze jours."

    Jean-François Copé y voit une faute d'Emmanuel Macron, "totalement". "La responsabilité du président de la République dans cette situation, elle est immense. Je regrette que Bruno Le Maire n'ait pas dit à la commission d'enquête que la totalité de ses demandes d'arbitrage ont été refusées, et qu'il n'y a jamais eu à l'Élysée de blanc-seing pour maîtriser les dépenses publiques. Baisser les impôts c'est très bien, à condition de baisser les dépenses. Ils ne l'ont jamais fait, c'est irresponsable."

    Première guerre mondiale : "On a perdu la conscience de ce qu'était le tragique"

    Alors qu'il inaugure ce lundi une nouvelle section de son Musée de la Grande Guerre, Jean-François Copé le rappelle : "Je milite pour qu'on connaisse l'histoire de la Première guerre mondiale, parce qu'elle est la clé d'explication de tout ce que nous vivons aujourd'hui", assure Jean-François Copé. "Les tragédies dans les Balkans, en Ukraine, au Proche-Orient, l'émergence des États-Unis, la puissance de la Chine, tout ce qui s'est passé sur le continent africain : tout ça a pris sa source dans la tragédie de la Première guerre mondiale, qui a fait tout à coup prendre conscience de l'horreur absolue de la guerre totale. Toutes les tragédies du XXe siècle trouvent leur source dans la Première guerre mondiale."

    L'élu dénonce au passage le fait qu'on a "la mémoire qui flanche" : "On a perdu la conscience de ce qu'était le tragique. Le sens du tragique, c’est la guerre, c'est ce qui fait que pendant des générations entières, pendant 2000 ans, on perdait son père, son frère, son fils, qu'on vivait avec la mémoire vive de la mort. Aujourd'hui, on a perdu tout ça : c'est heureux, il n'y a plus de guerre en Europe occidentale à l'exception des Balkans. Le rôle des responsables politiques, c'est d'avoir cette culture historique."

Illustration
Jean-François Copé, invité de la Matinale de France Inter le lundi 11 novembre 2024
Photographie
  • Grégoire Nicolet
Copyright
  • Radio France
Collection

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