Médiathèque Georges Brassens

Aurélien Pradié a notamment assumé son opposition à la réforme des retraites, qui convenait globalement très bien à ses collègues LR. "La meilleure manière pour clarifier cette vie politique qui manque cruellement de clarification, c'est de ne pas aller se vendre", explique le député. "J'ai toujours eu des mots très durs, et je les assume, envers ceux qui sont allés pour un plat de lentilles se vendre aux uns et aux autres", ajoute-t-il en visant les anciens élus de son parti qui sont aujourd'hui du côté de la majorité présidentielle.

"C'est quand même curieux cette ambition que certains auraient de simplement peser" sur la politique nationale. "Il faut batailler au Parlement, engager des bras de fer politiques. Est-ce que le refus que j'ai de m'associer à Emmanuel Macron est un refus sectaire ? Non ! C'est simplement que ce n'est pas ma politique."

"S'habituer à des petits pas, c'est être lâche"

Aurélien Pradié n'a par exemple pas voté le dernier projet de loi justice. "Je suis devenu intransigeant, et je l'assume. Nous sommes à un moment politique de notre pays où les petites lâchetés, les petits arrangements, ne sot plus possibles et ne sont plus permis. Sur la réforme de la justice, je n'allais pas votre contre un texte qui donne des moyens supplémentaires. Mais la réalité, c'est que nous sommes très loin du compte. En matière de justice, il faut absolument tout revoir : c'ets pas 10 % d'augmentation qu'il fait, c'est 30. Désormais, s'habituer à des petits pas, c'est être lâche : on s'est habitué, alors que les défis sont gigantesques, à obtenir de petites avancées."

"On est dans un moment où la facilité pourrait être pour moi d'aller chez les uns ou les autres", explique le député lorsqu'on évoque sa place inconfortable au sein de LR. "Mais si dans ce pays il n'y a, pour seule alternative au macronisme, que Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, alors un jour Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélenchon y arrivera. Quand je me bats pour que la droite républicaine ne bascule pas dans le macronisme, c'est non seulement parce que son projet politique n'est pas le mien, mais aussi parce que je sais que demain, la seule alternative ne peut pas être entre deux extrêmes."