Quelque chose de spécial se passe autour de la scène jazz espagnole. Pendant longtemps, les villes de Madrid, Barcelone et Séville ont eu tendance à rester quelque peu détachées du monde du jazz international, mais ces dernières années, toute une génération de musiciens de jazz a accédé à une renommée européenne, voire internationale. Il ne s'agit pas d'un phénomène isolé mais plutôt d'un mouvement, et une des figures clefs en est le pianiste Daniel García, natif de Salamanque. Avec son trio, il est l'un des représentants les plus importants du jazz dans son pays natal, mais Daniel García s'est aussi produit dans plus de 300 concerts à travers l'Europe et très récemment au Japon (il y revient cet hiver), il s'est fait un nom. La composition de son trio illustre un autre aspect important de la scène espagnole : de nombreux musiciens cubains ont trouvé une seconde patrie dans la péninsule ibérique, grâce à l'espagnol, langue commune, ils ont décidé de traverser l'Atlantique, emportant dans leurs bagages leur exceptionnelle culture musicale et ses influences. C'est exactement le cas du bassiste Reinier "El Negron" et du batteur Michael Olivera, la section rythmique du Daniel García Trio. Ensemble, après sept années de tournées, ces trois-là ne font qu'un.
“Wonderland” est leur troisième album chez ACT. Les opus précédents “Travesuras” (2019) et “Vía de la Plata” (2021) étaient caractérisés par d'évidentes influences flamenco et des emprunts à la musique traditionnelle espagnole, mais Daniel García ici élargit l'horizon. On retrouvera certes des emprunts au flamenco sur “Wonderland”, mais ils y sont plus subtils et côtoient toute une gamme d'inspirations allant du jazz moderne à la musique classique, en passant par la pop, ainsi que des influences caribéennes et du Moyen Orient. Parallèlement, “Wonderland” parle de recherche intérieure. Citant Carl Jung dans les notes du livret, Daniel García invite ses auditeurs à explorer leurs propres sentiments et pensées : "Celui qui regarde à l'extérieur rêve ; celui qui regarde à l'intérieur s'éveille", ou encore : "ce havre secret où résident nos illusions les plus profondes et nos espoirs les plus fervents, nous guidant à travers le labyrinthe de la vie."
Au fil des douze compositions de l'album, la musique de Daniel García traverse de nombreux endroits de notre âme, créant une narration cohérente. Quelques notes de piano solo... et nous entrons de plain-pied dans un puissant paysage émotionnel avec Gates to the Lands of Wonders, suivi par le titre Wonderland dans lequel Daniel García invite le guitariste Gilad Hekselman à jouer cette optimiste et épique mélodie à l'unisson. "J'adore le son de Gilad, ses compositions," dit Daniel García, "quelle force créative ! J'aime les guitaristes qui parlent à travers leur instrument". Mi Bolita, dédié au petit-neveu de Daniel García, illustre l'importance de la famille dans la vie du pianiste, tandis que l'énergique et ludique Witness the Smile, grâce à sa mélodie accrocheuse, nous propulse au coeur des influences cubaines du pianiste et de ses compères. "Negrón et Micha ? Ce sont mes frères !" s'enthousiasme Daniel García. "Si je devais choisir deux musiciens pour m'accompagner, parmi tous les musiciens du monde, je choisirais ces deux-là ! Ensemble, nous ne faisons qu'un."
Daniel García refuse de réduire son style et sa musique à une seule catégorie : "ce serait comme essayer de mettre la mer dans une boîte - ça déborde ! J'aime la musique classique, j'aime la musique du Moyen-Orient, j'aime le rock, j'aime les auteurs-compositeurs-interprètes ! L'inspiration peut venir de partout. L'intro de 'The Gathering', par exemple, a été inspirée par une mélodie que j'ai entendue dans les rues de Salamanque." Deux voix remarquables complètent enfin l'album : celle de la chanteuse Verónica Ferreiro, originaire de A Coruña et basée à Madrid, et celle la chanteuse catalane Lau Noah, vivant à New York. Dans You and Me, cette dernière chante : "Take my hands / Now, come and dance / Time to forget the wounds / All the scars, the pain." Une invitation à oublier la douleur grâce au pouvoir de la danse - et pour Daniel García, une façon de rendre le monde meilleur, ne serait-ce qu'un instant : "Il y a tant de tragédies autour de nous... mais devons croire en nous-mêmes et être bons envers les autres" conclut-il.
(extrait du communiqué de presse)
📅 Agenda
Chris Jennings mercredi 18 septembre à 20h30 au New Morning à Paris (75)
Chris Jennings (contrebasse)
Hayden Chisholm (saxophone)
Kalle Kalima (guitare)
Patrick Goraguer (piano)
Eric Schaefer (batterie, percussions)
Tùca - Louis Gachet mercredi 18 septembre à 20h30 au Sunset à Paris (75)
Louis Gachet (trompette)
Thomas Gaucher (guitare)
Martin Frreyros (guitare)
Cyril Drapé (contrebasse)
Arnaud Bichon (batterie)
Copland / Kerecki / Moreau jeudi 19 septembre à 20h30 au Théâtre Quintaou à Anglet (64) dans le cadre du Anglet Jazz Festival
3 invitations pour 2 à gagner. Cliquez sur " contacter l'émission " et laissez vos nom et prénom. 1 invitation pour 2 pour les 3 premiers mails.
mercredi 18 septembre à 20h30 au 19 Paul Fort à Paris (75)
mardi 08 octobre à 20h30 à l'Atelier de la Comédie à Reims (51) dans le cadre du Sunnyside Festival
Marc Copland (piano)
Stéphane Kerecki (contrebasse)
Fabrice Moreau (batterie)
Géraldine Laurent & Paul Lay "We Love Jobim" vendredi 20 septembre à 20h30 à l'Alpilium à Saint-Rémy-de-Provence (13) dans le cadre de Jazz à Saint-Rémy
3 invitations pour 2 à gagner. Cliquez sur " contacter l'émission " et laissez vos nom et prénom. 1 invitation pour 2 pour les 3 premiers mails.
Géraldine Laurent (saxophone alto)
Paul Lay (piano)
💿 L’actu des sorties
- Tord Gustavsen "Seeing" chez ECM.
- Ben Wolfe "The Understated" chez Outside In Music.
- Orrin Evans & The Captain Black Big Band "Walk a Mile in My Shoe" chez Imani.
📌 Ce jour-là...
- le 16 septembre 1964, Jackie McLean enregistre "Action Action Action" chez Blue Note.
✨ Le standard de la semaine
- September in the Rain de Harry Warren & Al Dubin.