Comment penser la place de l’obéissance dans l’éducation – et celle de la désobéissance d’ailleurs ? C’est la question que nous avons choisi de nous poser pour cette dernière émission de 2019, du fait de sa permanente actualité.
La question de l’obéissance concerne les familles, les enseignants et tous les éducateurs, en somme tout ce qui touche à nos valeurs individuelles et collectives.
Et cette question de l’obéissance nous oblige, en effet, à nous interroger : que voulons-nous transmettre aux enfants et aux adolescents sur le rapport à la règle et à la loi ? Mais aussi, et cette interrogation n’est pas moins importante, qu’avons-nous à dire de la capacité à s'y conformer intelligemment ? Comment faut-il le dire ? Et à quel âge ?
Enfin, que devons-nous dire et enseigner de la possibilité de désobéir… Si l'on pense bien entendu que la désobéissance est parfois légitime. Une ambition éducative compliquée à assumer en pratique, que l’on choisisse un style plutôt autoritaire ou plutôt démocratique face aux enfants – mais nos invités sont là pour nous aider à y réfléchir...
"Mon métier, ce n'est pas d'apprendre aux élèves à obéir. C'est de commencer la formation des futurs citoyens et ça n'aurait pas de sens de leur apprendre à obéir aveuglément." Arthur Cattiaux
"On pourrait dire qu'il y a sans doute deux formes de désobéissance, en tout cas à l'âge adulte : une première forme qui est connotée négativement, l'élève qui perturbe la classe par exemple, ce qui entrave le dysfonctionnement social et perturbe le collectif - mais il y a aussi un aspect de la désobéissance qu'on oublie et qui est très positif, où on va dire 'non', non pas pour des raisons éthiques, mais au nom de certaines valeurs liées à la démocratie, à la liberté, à l'égalité..." Sophie Richardot
Références :
- Retrouvez l'article de Sophie Richardot Jusqu'où obéir? (Journal du CNRS, 2016)
- Lien vers la bande-annonce du film Experimenter de Michael Almereyda (2016)
- Lien vers la bande-annonce du film I comme Icare d'Henri Verneuil (1979)
Illustrations sonores :
- "Résiste", France Gall (1981)
- Extrait de la pièce Bonheur Antigone de Nicolas Briançon (2003), avec Barbara Schulz dans le rôle d'Antigone et Robert Hossein dans celui de Créon
- Archive Ina avec Vladimir Jankélévitch (Radio Sorbonne, 1962)
Pour aller plus loin :
- "La Leçon de choses" de Sophie Bober, avec Sarah Kaminsky, auteur de Adolfo Kaminsky, une vie de faussaire (Calmann Levy) et à l'occasion de l'exposition sur Adolfo Kaminsky, faussaire et photographe (jusqu'au 19 avril au MAHJ).