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Entre art, commerce et littérature, une insatiable curiosité (Episode 5 sur 5)

Catherine Geel
Diffusé le vendredi, 22 février 2013 (27 min)


Mue par son rêve du "beau pour tous", Andrée Putman, se sera employée tout au long de sa carrière à faire dialoguer l'art avec le monde de mode, de la décoration ou du design. Et avec le sens de la formule qui la caractérise, elle revient sur son goût pour la littérature.


Andrée Putman Architecte d'intérieur et designer française



   
Provient de l'émission
À voix nue

Au programme
  • L’art aura été un maître mot de la vie d'Andrée Putman, un fil rouge dont elle n’aura eu de cesse d’éprouver l’importance : "quand j'étais petite, je disais toujours à ma mère qui m'emmenait au concert : « est-ce qu'il y a une première audition dans ce concert ? ». Et elle comprenait à peine pourquoi c'était si important pour moi. « En voilà un nouveau qu'on a jamais entendu. Donc il va nous surprendre ! », c'était ça que j'aimais. Et je pense que j'ai aimé ça avec les arts plastiques aussi". Son compagnonnage avec le milieu artistique se poursuivra plus tard, en embrassant les avant-gardes dès les années 1950, par la fréquentation d'écrivains et de peintres radicalement étrangers au goût bourgeois de son milieu, et dont elle deviendra pour certains très proches, comme Bram van Velde ou Samuel Beckett.

    De l'art moderne à l'avant-garde des créateurs de mode

    Sa "passion pour la diffusion d’une beauté pour tout le monde" trouvera à nouveau à se concrétiser lorsqu'avec son mari, l’éditeur et critique d’art Jacques Putman, elle se lance dans l’édition de lithographies, démocratisant l'art moderne auprès du grand public. Des artistes "sensibles à l’idée généreuse de mettre à la portée d’un très grand nombre de gens des œuvres dignes d’être considérées comme des œuvres d’art" répondront à leur sollicitation, et c’est ainsi que des lithographies numérotées de Bram van Velde, de Pierre Alechinsky seront rendues accessibles pour quelques francs dans les magasins Prisunic.

    Et en 1971, rêvant de fédérer le talent avec l’industrie, elle crée avec Didier Grumbach, longtemps président de la fédération de haute couture, la société Créateurs et industriels. Repérant de jeunes créateurs de mode comme Jean-Charles de Castelbajac, Issey Miyake, Thierry Mugler, elle joue auprès d’eux le rôle « d’entremetteuse », contribuant à les mettre en relation avec des mécènes : "quand on a autant de liberté et d’imagination, et qu’on a été longtemps très laborieux", "il faut [être] aidé et supporté par des gens qui en ont les moyens", estime-t-elle.

    Le goûts des autres et des mots

    Passionnée de littérature, Andrée Putman estime avoir "trop admirée d’écrivains pour imaginer [qu'elle pourrait] écrire une ligne qui intéresse vraiment quelqu'un". Et si l'écriture, est à ses yeux "ce qu’il y a de plus enviable au monde", elle qui a composé son style par la voix et la parole, quand ses collaborateurs le dessinaient, et dont le sens du récit et le goût pour la dramaturgie ont contribué à façonner le personnage, reconnaît n'avoir peut-être jamais fait que travailler "autour des mots". Sans doute, en raison de son incontestable talent de conteuse, dans sa manière très elliptique et poétique de décrire ses visions des espaces et des objets...

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Andrée Putman, l'élégance dissidente

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