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Pénélope Bagieu : "J'ai toujours eu l'excitation de la page blanche"

Victor Macé de Lépinay
Diffusé le samedi, 22 août 2020 (59 min)


Du succès des "Culottées", jusqu’à l'adaptation de "Sacrées Sorcières", Pénélope Bagieu est une autrice de bande dessinée reconnue mondialement, auréolée du Prix Eisner en 2019. Au micro de Victor Macé de Lépinay, la dessinatrice retrace son parcours, entre audace et considérations féministes.


Pénélope Bagieu Illustratrice, dessinatrice et scénariste de bande-dessinée



   
Provient de l'émission
Les Masterclasses

Au programme
  • Après avoir étudiée aux Arts décoratifs de Paris, puis au Central Saint Martins College of Art and Designs de Londres, Pénélope Bagieu se lance dans l'illustration et le dessin, et relate son quotidien au sein de son blog Ma vie est tout à fait fascinante, qui deviendra par la suite un livre. De là, elle publie le premier album de la série Joséphine en 2008, qui connaîtra deux adaptations au cinéma en 2013 et 2016. 

    Pénélope Bagieu collabore ensuite avec des scénaristes tels que Joann Sfar et Boulet, avant de signer California Dreamin' en 2015 aux éditions Gallimard. C'est chez ce même éditeur qu'elle rencontre le succès international avec sa série des Culottées, qui lui vaut d'être traduite en 17 langues, un Prix Eisner en 2019, et une adaptation en série d'animation depuis mars 2020 sur France 5

    En janvier 2020, elle adapte en bande dessinée un des plus grands auteurs de littérature jeunesse, Roald Dahl, en publiant Sacrées Sorcières. A l'occasion de ce nouveau livre, déjà traduit dans de nombreux pays, Pénélope Bagieu revient pendant une heure sur son parcours, sa pratique du dessin, la création de ses livres et leur processus d'élaboration. 

    Le pouvoir du dessin

    Quand j'étais enfant, je dessinais tout le temps des histoires, il fallait que ce soit déjà très élaboré. Ça me tenait compagnie à 100%. J'avais des picotements d'impatience devant mes feutres et mes feuilles. Je me disais que tout était possible. On en parle comme d'une angoisse alors que moi, j'ai toujours eu l'excitation de la page blanche. Après c'était aussi un refuge, les images ont ce pouvoir d'avoir l'air mieux que dans la vraie vie. Ça s'applique aux vieilles illustrations russes ou dans la peinture d'Odilon Redon, on a envie de vivre dedans. Mais mon amour d’enfance c'est plus le dessin animé que la bande dessinée, car je n'en lisais pas tant que ça quand j'étais petite. J'ai passé ma vie devant une télé. C'est pour ça que j'ai d'abord fait une école d'animation, qui conciliait mon envie de raconter des histoires, mon envie de dessiner et le besoin d'observer les gens, leurs mouvement, les micro-mouvements. Ça m'a beaucoup servi dans la bande dessinée après. Les profs vous demandent tout le temps de dessiner d'après le réel, et finalement c'est la meilleure école.            
    Pénélope Bagieu

    De l'audace et du style

    Je suis persuadée que son style, on le trouve à 3 ans et demi. On ne le choisit pas du tout. Il y a des choses que je dessine de la même manière que quand j'avais 6 ans. Dans mon cas, ça s'arrange avec de l'apprentissage technique, au lieu de dessiner au feeling. Globalement je dessine pareil que quand j'étais petite. J'ai progressé dans l'audace. A chaque livre, se dire qu'il ne faut pas que mes limites techniques m'empêchent de raconter l'histoire que je veux raconter, il faut se lancer et ne pas trop tordre l'histoire pour pallier ses lacunes. Les grandes perspectives, les décors riches, ce n'est toujours pas mon fort mais je me suis perfectionnée dans les choses que j'ose faire.          
    Pénélope Bagieu

    "Chaque livre a une histoire géographique et temporelle particulière pour moi"

    Il y a eu des livres que j'ai fait assise dans mon atelier avec mes copains, sans en bouger pendant un an. "California dreamin" je l'ai fait en allant m'installer aux États-Unis. "Sacrées sorcières", je l'ai écrit pendant la promotion des "Culottées" qui a été interminable, j'ai passé beaucoup de temps dans les avions, dans les trains et hôtels. Je l'ai fait sur ma tablette, je n'ai eu aucune unité de lieu pendant un an, à part le livre de Roald Dahl. Grâce à la tablette, j'ai découvert l'itinérance. On peut mettre à profit chaque minute.          
    Pénélope Bagieu

    _Cette Masterclasse a été enregistrée en public le mardi 23 mars 2020, à la BNF à Paris. _

    Pour aller plus loin

Illustration
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  • Radio France
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