A trois mois et demi de l'élection présidentielle, Sandrine Rousseau revient sur l'état de la gauche, qui ne compte pour l'instant pas de candidat unique.
Une "équipe" autour de Yannick Jadot
L'ex candidate écoféministe à la primaire écologiste s'est ralliée à Yannick Jadot et confirme qu'elle le soutient. En revanche, elle l'appelle à former une "équipe" autour de lui.
Je roule pour Yannick Jadot sans ambiguïté. Yannick Jadot ne veut pas aller vers la primaire. La seule chose que je dis, c'est qu'on ne peut pas continuer en ordre dispersé de cette manière, qu'il faut une équipe.
"Il serait temps qu’on échange entre nous et qu’on trouve des solutions", poursuit-elle.
Je dis à Yannick "vas-y, passe des coups de fil, mettons-nous autour d’une table et trouvons des solutions".
Sandrine Rousseau s'est réjoui du fait que Christiane Taubira envisage de se présenter à l'élection présidentielle. Alors qui de Yannick Jadot ou de Christiane Taubira est le ou la plus à même de porter la gauche à l’élection présidentielle ? l'interroge une auditrice. "Je pense que c’est Yannick Jadot qui doit porter cette équipe, mais que seul, il ne peut pas passer au second tour. Il lui faut une équipe autour."
Cette présidentielle 2022 est-elle celle des femmes ?
Valérie Pécresse est-elle une candidate féministe ? "Je n’irai pas jusqu’à dire qu’elle est féministe car elle a diminué les subventions notamment au Centre Hubertine Auclert à Paris, qui joue un rôle conséquent pour l’égalité femmes-hommes."
En revanche, elle pousse pour un renouvellement de la classe politique, avec une meilleure représentation des femmes.
"Il est anormal qu'en France, il n'y ait jamais eu de femme présidente de la République, présidente du Sénat, présidente de l’Assemblée Nationale
"et que parmi tous les premiers ministres, il n’y ait qu’une seule femme, Edith Cresson, qui n'ait tenu que quelques mois."
"Les femmes représentent 52% de la population, il est absolument anormal qu’elles n’aient pas une meilleure représentation dans les hautes sphères politiques", ajoute-t-elle.
Un mot sur Eric Zemmour
Elle indique ne pas l'avoir eu au téléphone après la dégradation de son domicile par des militants pro-Zemmour, dans la nuit du 21 au 22 décembre.
On ne peut pas être représenté en France par quelqu’un qui a été condamné pour racisme.
Elle estime également qu'on est à un niveau de violence dans la société "qui a rarement été atteint. A chaque fois qu’une telle violence est atteinte, la démocratie recule."
Un avenir pour la gauche ?
Elle en est convaincue. "Non seulement la gauche n’est pas morte, mais c’est l’avenir. L’écologie sociale est l’avenir de notre pays."
Il nous faut aller vers une société de moindre consommation. Et il va nous falloir une colonne politique extrêmement solide pour faire front contre tous les lobbys, qui nous conduisent dans le mur.
Selon elle, il y a une forme de "déni collectif" au sujet de la crise climatique, "car il y a de l’éco-anxiété".
Nous devons regarder la réalité en face, nous devons changer nos manières de vivre.
Elle défend un projet de "sobriété", d'"écologie sociale" et conclut "_nous n’avons plus le luxe de nous compter, nous avons le devoir de réussir". _
Un point sur la situation sanitaire et les nouvelles mesures.
Sandrine Rousseau considère que les nouvelles mesures prises par le gouvernement pour enrayer l'épidémie sont "marketing", "autoritaires" mais "ne permettent pas d’aller au bout des choses."
Elle s'inquiète que chaque nouvelle crise "grignote sur nos libertés". Elle est notamment défavorable aux contrôles d'identité par les exploitants de bar et de cinéma, qui vont pouvoir les réaliser pour vérifier l'authenticité du prochain pass vaccinal.
Concernant les autotests en revanche, elle partage l'idée qu'il faut les rendre gratuits. Elle s’inquiète que le ministre de la Santé n’ait pas évoqué lors de sa prise de parole l’état de l’hôpital.
Il nous faut soutenir massivement l’hôpital public. Les mesures qui ont été prises c’est du détail, ce n’est pas une réelle restructuration, un réel soutien au personnel soignant, une réelle ouverture de lits.
Elle insiste également sur le fait qu'à partir de janvier, un forfait de 19 euros sera facturé aux urgences aux personnes qui ne finalement pas hospitalisées. Cette somme sera en partie prise en charge par la sécurité sociale, et en partie par les mutuelles.