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La virtuosité de Liszt (Episode 23 sur 40)

Cynthia Fleury
Diffusé le mercredi, 03 août 2022 (4 min)


La virtuosité n'est qu'apparence mais elle est terriblement belle et pousse à ce je-ne-sais-quoi, ce presque-rien. Quel mystère...


   
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Un été avec

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  • La virtuosité n'est qu'apparence

    Liszt est un virtuose, sûrement l'un des plus grands de son temps. Son talent a toujours émerveillé Jankélévitch. Tellement, qu'il lui a consacré un essai : Liszt et la rhapsodie, essai sur la virtuosité.

    La virtuosité est un pas dans le questionnement moral pour le philosophe, car comme l’un de ses maîtres inspirateurs, Baltasar Gracian, le souligne : la virtuosité est toujours « ostentative », elle fait des « cabrioles », elle est « follement prolixe », elle est à l’opposé de ce « presque rien » de Jankélévitch, cette subtilité totale, cet ineffable, cet indicible.

    La virtuosité c’est finalement pompeux, ça attend les applaudissements, c’est la « furie de l’expression ».

    Alors pourquoi s’attarder sur Liszt s’il n’est qu’un pédant, un roitelet misérable, une « hypertrophie », un « parasitisme », allez … frivole, le mot est dit. S’il n’est que ce galop sur les touches du piano, pourquoi un livre sur sa musique ?

    « non l’apparence n’est pas rien »

    Ce qui préoccupe Jankélévitch, c'est l’énigme de ce trop de lumière, qui signe ce que le philosophe nomme « la profondeur paradoxale de l’apparence ». Il y a un mystère dans cette apparence, ne serait-ce que sa beauté.

    lPour lui, il ne sert à rien de dénigrer purement et simplement l'apparence. Car apparaître mène à l’être, à l’essence des choses. Il est faux de discréditer le sensible car il fait lien avec l’intelligible et l’invisible, l’apparence est, elle existe, il faut la prendre au sérieux. Le virtuose est un sérieux de l’apparence, il a cette manière d’être qui nous mène à un je-ne-sais-quoi, un presque-rien.

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Un été avec, le feuilleton littéraire de France Inter
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  • Radio France
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Un été avec Jankélévitch

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