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Ivan Jablonka : "Jean-Jacques Goldman a inventé une gauche pragmatique qui parle à des millions de Français"

Sonia Devillers
Diffusé le lundi, 28 août 2023 (10 min)


L’historien Ivan Jablonka publie "Goldman" (Seuil), biographie culturelle et politique consacrée au chanteur aussi starisé que discret : Jean-Jacques Goldman.


Ivan Jablonka Écrivain, professeur.



   
Provient de l'émission
L'invité de 7h50

Au programme
  • Un livre où l'auteur dit avoir "essayé de raconter le parcours d’un artiste exceptionnel qui est devenu non seulement une hyperstar mais aussi un mythe, presque une institution nationale". "Jean-Jacques Goldman, c'est un peu l'Arc de Triomphe au bout de l'avenue. J'ai essayé de comprendre la signification de Goldman, sa place unique dans le paysage français. Mais il y a aussi, en creux, un portrait de moi : comme lui, je viens d'une famille juive immigrée, comme lui j'ai une sensibilité social-démocrate."

    Il évoque aussi un artiste qui a "réfléchi au côté vulnérable de sa masculinité". "C'est remarquable : dès le années 80, il se met en scène comme un homme fragile, qui doute, et aussi comme un allié des femmes."

    "Je te promets pas le grand soir"

    Un artiste qui a aussi pris ses distances avec la gauche de son époque. "Dès les années 70, il salue la pensée de ceux qu'on appelle les nouveaux philosophes : il est déjà dans un courant anti-totalitaire. Et ce qu'il appellera plus tard la pensée 'entre gris clair et gris foncé', elle est déjà au point dans les années 70."

    Quand il écrit la chanson des Restos du Cœur, il assure ainsi ne pas "promettre le grand soir". "C'est précisément la preuve qu'au-delà de cette proximité du peuple, qui est la marque de fabrique de Jean-Jacques Goldman, il y a aussi ce refus du grand soir : Jean-Jacques refuse les idéologies, et les utopies millénaristes dont il voit bien qu'elles ont échoué. Dans les années 80, il invente une gauche pragmatique qui va parler à des millions de Français, à des jeunes surtout, et qui se traduira par un engagement pour la démocratie."

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L'invité de 7h50
Photographie
  • Christophe Abramowitz
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  • Radio France
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