La Grande muraille n’a pas toujours exercé cette fascination et provoqué cette fierté dont font montre les chinois aujourd’hui, elle n’a pas non plus toujours été ce symbole de l’identité nationale, visible un peu partout, depuis les insignes de la police nationale chinoise jusqu’au récent blockbuster sino-hollywoodien tout juste sorti en France.
On pense devoir la construction du « long mur des 10.000 lis » comme l’appelle les chinois à un seul homme : Qin Shi Huang, le premier empereur. Unificateur de l’empire de Chine, il est aussi vu comme le père de la Grande Muraille. Pourtant, sa construction s’est étalée en réalité sur plus de 2000 ans.
La forme moderne qu’on lui connaît aujourd’hui apparaissant sous la dynastie des Ming, au XVIème siècle, lorsqu’on décida de la recouvrir de briques et de dalles de pierres, un travail supervisé par un général - Qiji Guang - qui n’hésita pas à sacrifier de nombreuses vies humaines pour mener à bien ce projet colossal, on parle de 10 millions de morts sur près d’un siècle.
Mais le premier empereur aura également marqué son époque par sa cruauté ce qui n’empêchera pas Mao Zedong quelques siècles plus tard de le réhabiliter, fasciné sans doute par son double visage, celui de tyran mais aussi celui de visionnaire - auquel il s’identifie sans doute. Quoiqu’il en soit, on réalise que, longtemps, cet édifice a représenté une œuvre de tyrans, évoquant davantage la mort que le génie.
Alors d’où viennent ces représentations, que nous disent les légendes, la littérature et la poésie chinoises ? Quand – et comment - est-elle devenue un motif de fierté et un véritable symbole national ? Nous allons revenir sur cette histoire riche et passionnante, et découvrir l’imaginaire monumental de la Grande muraille de Chine : entre folklore légendaire et symbole nationaliste.
Une émission préparée par Clémence Allezard.