En mai 2014, le BJP - le « parti du peuple » - emportait les élections générales permettant à son leader, Narendra Modi, de devenir chef du gouvernement de ce qu’on a coutume d’appeler « la plus grande démocratie du monde ».
Une « véritable indianité »
Modi est un militant hindouiste de la première heure, partisan de ce qu’on appelle en Inde l’Hindutva qu’on pourrait traduire par « hindouité » un concept politique affirmant la fierté d’être hindou, mais aussi appelant à la protection de ce que serait la « véritable indianité » et au rejet de tout ce qui pourrait constituer une menace pour elle – depuis le capitalisme au communisme, en passant le christianisme ou l’Islam. Mais Modi est également un ancien membre de la controversée « Organisation volontaire nationale », le RSS (Rashtriya Swayamsevak Sangh) un mouvement paramilitaire ultra-nationaliste hindou fondé dans les années 1920 qui propage une conception raciale du peuple indien.
Une volonté de transformer « l’identité indienne »
Quels sont les fondements idéologiques de l’hindouisme prôné par le pouvoir actuel ? Quelles formes prend ce nationalisme hindou défendu par Narendra Modi ? Comment essaye-t-il de transformer « l’identité indienne » telle qu’elle avait été pensé par les pères fondateurs de la Nation ? Et quelles menaces représente-t-il ? Pour les autres minorités religieuses notamment ? Mais aussi plus généralement pour la démocratie indienne dans son ensemble ?
Une émission préparée par Mélanie Chalandon.
Extraits sonores:
- Des supporters de Modi s’exprime sur la personnalité de leur favori lors des élections de 2014 (AFP, 16 mai 2014).
- Peu avant la victoire de Modi aux élections, un musulman souhaite un gouvernement respectueux des minorités religieuses (Euronews, 12 mai 2014).
- Un an après son élection, Narendra Modi prononce un discours à l’Assemblée dans lequel il se montre critique à l’égard des exactions commises envers les musulmans. Pour lui, une seule religion compte, c’est l’Inde (France 24, 1er avril 2015).
- Le chef du mouvement RSS, Mohan Bhagwat, affirme dans cet extrait de discours de septembre dernier qque l’Inde doit célébrer la diversité et ne doit pas chercher à imposer une quelconque idéologie religieuse. Il affirme notamment que « Les hindous fondamentalistes (les Hindutva) doivent rassembler et que ceux-ci ne doivent pas opposer ou rabaisser quiconque » (Time of India, 18 septembre 2018).
- À Ahmedabad dans le Gujarat, personne n'a oublié le massacre de 2002 : Shaqueela a perdu huit membres de sa famille, tués sous ses yeux. Sa tante estime de son côté qu’un gouvernement digne de ce nom n'est pas censé faire la différence entre les hindous et les musulman (France 24, 09 avril 2014).
- Des extrémistes religieux pakistanais réclament la pendaison pour Asia Bib suite à son blasphème (France 3 + AFP, 02 et 04 novembre 2018).
**Crédits musicaux: **
- « Kalandar » du groupe indien Shye Ben Tzur (label : Nonesuch records).
- « Allah Elohim » de Shye Ben Tzur (label : Nonesuch records).