Médiathèque Georges Brassens

Remis pour la première fois en 1933 en hommage à l'écrivain et journaliste Albert Londres, le prix couronne, à la date d'anniversaire de sa mort, les meilleurs grands reporters francophones de l'année. Considéré comme la récompense la plus prestigieuse pour la presse française, ce prix, l'équivalent du Goncourt en littérature, célèbre les meilleures enquêtes et reportages dans trois catégories différentes : en presse écrite, en documentaire vidéo et en livre. Cette année, le Prix Albert Londres 2024 a été remis à la journaliste Lorraine de Foucher pour ses reportages et enquêtes parues dans Le Monde sur les violences sexuelles, à Martin Untersinger pour son livre Espionner, mentir, détruire, publié chez Grasset puis à Antoine Védeilhé et Germain Baslé pour leur film Philippines : les petits forçats de l’or pour Arte Reportage. Au-delà du prestige pour les journalistes récompensés, le prix est surtout important pour sa valorisation de la profession, comme l'explique Sophie Nivelle-Cardinale, lauréate en 2016 pour son documentaire Disparus - La guerre invisible de Syrie :

"Ce que ça change un prix Albert Londres quand on est journaliste indépendant, c'est qu'on vous écoute un peu plus. Après, la réalité, c'est que sur le terrain ça ne veut pas dire grand-chose, il faut toujours travailler et faire le travail de journalistes. Les prix permettent de mettre en lumière un peu plus des histoires sur lesquelles on a travaillé, parfois pendant un an, durant deux ans, parfois toute une vie. (...) Ça permet d'être un peu moins dans le doute et de se dire que ce qu'on fait est important. Car on ne fait pas ce métier pour soi, on le fait pour le public, on le fait pour l'intérêt général. (...) De toute façon, au-delà des personnes qu'on récompense, on récompense un travail : le journalisme."

Les brèves du jour

• Une longue enquête publiée par Télérama révèle qu'une nouvelle plainte pour viol a été déposé à l'encontre de Serge Bozon, figure incontournable du milieu cinéphile français. Le critique, acteur et réalisateur à qui l’on doit notamment les films Don Juan ou encore Mods, avait déjà été accusé de viols par trois femmes en 2022 et 2023. Le magazine détaille ces trois plaintes classées sans suite qui concernent notamment des faits qui se seraient déroulés au début des années 2000.

• La suisso-Camerounaise Koyo Kouoh, actuellement conservatrice du musée d’art contemporain du Cap en Afrique du Sud, vient d'être désignée pour être la commissaire de la prochaine édition de la Biennale de Venise. Cette 61ᵉ édition se tiendra en 2026, et Koyo Kouoh sera ainsi la deuxième personne issue du continent africain à être nommée à ce poste. L’édition 2024 quant à elle vient de définitivement fermer ses portes. Cette édition a été un succès pour le Pavillon Français : l’exposition réalisée par Julien Creuzet a attiré plus de 530 000 visiteurs, ce qui en fait la deuxième meilleure fréquentation de l’histoire du lieu.

• Gallimard vient de publier Textes retrouvés, un recueil de 70 textes que l'auteur argentin Jorge Luis Borges a écrit entre 1922 et 1985. Ces essais, qui n’avaient jamais été traduits en français, sont pour la plupart des critiques de livres ou de films parus dans la presse. On retrouve aussi des préfaces écrites par Borges ainsi que la retranscription de certaines de ses conférences. Traduit de l’espagnol par Silvia Baron Supervielle et Gersende Camenen, ce recueil ouvre une nouvelle porte sur l'une des plus grandes figures de la littérature du XXe siècle, pionnier du réalisme magique.