Médiathèque Georges Brassens

Au sein de la communauté portugaise en France, Linda de Suza est l'une des premières à accéder à la notoriété, et elle chante l'immigration. À travers certaines reprises, elle contribue à faire connaître aux Portugais de France les chansons de leurs origines.

Pour ceux qui étaient enfants dans ses années de succès, Linda de Suza reste une chanteuse aux tons sépia, qui a marqué l’image du Portugal et des immigrés portugais, bien plus que d’autres artistes et interprètes. Son ascension est spectaculaire puisqu’elle passe, en quelques années et, selon sa propre formule, "de l’aspirateur au micro" et "de femme de chambre à femme du monde". Mais elle dit aussi quelque chose du rapport de la France aux expatriés portugais, cantonnés dans des rôles subalternes de femmes de ménage et de maçon, bien souvent corvéables à merci. Linda de Suza a-t-elle cherché à jouer de ce cliché et à le tourner à son avantage ? Quel rapport entretient-elle avec la communauté portugaise ?

Archives diffusées

• Extraits des sketchs "Télémagouilles" et "Linda de Suza fait l'Olympia" du trio Les Inconnus
• Entretien avec Linda de Suza dans l'émission Le Chic chaud, RFI, 11 juin 1988
• Linda de Suza au sujet de son enfance, La preuve par quinze, Radio Bleue, 5 mars 1995
• Reportage sur la comédie musicale La valise en carton avec Jean-Pierre Cassel, Antenne 2, 23 décembre 1986

Pour aller plus loin

Victor Pereira, maître de conférences en histoire contemporaine à l’université de Pau et des Pays de l’Adour, est actuellement chercheur à l’Instituto de História Contemporânea de l’Université nouvelle de Lisbonne. Il mène des recherches sur les migrations portugaises et sur l’histoire du 20e siècle portugais. Il est notamment l’auteur de l'ouvrage C’est le peuple qui commande — La Révolution des Œillets : 1974-1976 (Éditions du Détour, 2023) et de l'article "Chanson et immigration portugaise en France : une musique du retour ?" (Volume ! La revue des musiques populaires, 2015).

Générique

Production : Matthieu Garrigou-Lagrange. Réalisation : Delphine Lemer. Prise de son : Alexandre Dang. Mixage : Grégory Wallon. Archives Ina : Arnaud Plançon. Documentation musicale : Antoine Vuilloz. Attachée de production : Lily Cornaert.

Musique du générique :

• "Get up... Carmen" de Waldeck, Ballroom Stories (2007)
• "Good for goodie", composé par Moondog et interprété par Joanna MacGregor And The Britten Sinfonia, Sidewalk dances (2006)