Médiathèque Georges Brassens

La situation de Julian Assange paraissait inextricable.
C’est dire si l’annonce de sa libération mardi a été une surprise pour beaucoup. Le fondateur de Wikileaks recouvre la liberté après être resté cloitré pendant 7 ans à l’ambassade d’Equateur à Londres, avant d’être détenu pendant plus de 5  ans dans la prison anglaise de haute sécurité de Belmarsh.
Fin d’une longue saga judiciaire.

Une saga entamée en 2010, lorsque le site Wikileaks commence à rendre public des documents confidentiels relatifs aux activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan. Plus de 700 000 au total.
Les Etats-Unis demandent l’extradition de Julian Assange. Bien que de nationalité australienne, il encourt une peine de 175 ans de prison en vertu de la loi américaine sur l’espionnage.

Au terme de l’accord de plaider-coupable passé avec la justice américaine, celui qui est considéré comme un des porte-drapeaux des lanceurs d’alerte, n’écope finalement que d’une peine de 62 mois de prison, déjà couverte par ses années passées en détention provisoire. Il est donc libre.

Mais une épée de Damoclès semble désormais peser au-dessus de la tête de celles et ceux qui voudraient prendre son sillage. Notamment les journalistes chargés d’enquêter sur des questions qui touchent à la sécurité nationale. Car si la peine est modérée, Assange est reconnu coupable de « complot pour obtenir et divulguer des informations relevant de la défense nationale ». Une incrimination qui inquiète les défenseurs de la liberté d’informer. Mais n’est-ce pas la liberté des États que de protéger certaines de leurs données et certains de leurs ressortissants ?