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Solar Orbiter : première observation de reflux magnétiques de notre Soleil

Alexandra Delbot
Diffusé le jeudi, 22 septembre 2022 (7 min)


La précédente mission de la NASA en avait déjà détecté mais c'est la première fois que l'on obtient des images de ces reflux. Dans la suite de l'actualité climatique, les arbres en villes menacés, l'augmentation de la puberté précoce pendant la pandémie et l'opium vieux de 3 500 ans.


   
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Au programme
  • Il s’agit des premières données de Solar Orbiter, une sonde de l’Agence Spatiale Européenne envoyée à un tiers de la distance Terre-Soleil, il y a un peu plus de deux ans. Notre soleil est actif, il rejette de la matière et produit ce qu’on appelle un vent solaire c'est-à-dire un flux de particules guidé par son champ magnétique. Et ce vent solaire, ces particules, progresse jusqu’aux confins de notre système et même au-delà, même si on cherche encore à comprendre comment il se forme.

    La précédente mission de la NASA, Parker Solar Probe, avait déjà détecté des reflux, des boucles magnétiques en forme de S. C’est ce qu’on appelle switchbacks et ils pourraient avoir un rôle dans la création et l’accélération de ce vent. Dans cette étude, des chercheurs ont, pour la première fois, fait des images de ces reflux magnétiques.

    Comment ces retournements magnétiques ont-ils été observés ? Et quelles sont les implications de cette découverte ?

    Alexandra Delbot s'entretient avec Frédéric Auchère est astronome à l’institut d'astrophysique spatiale, enseignant-chercheur à l’Université Paris Saclay et coauteur de l’étude.

    Le réchauffement climatique menace aussi les arbres en villes

    C’est la première étude qui analyse, de manière globale, le risque qui pèse sur ces forêts urbaines. Pour cela, les chercheurs ont étudié plus de 3000 espèces d’arbres et arbustes présentes dans 164 villes à travers le monde, notamment la France. Pour chacune de ces espèces, les scientifiques ont étudié leur tolérance climatique c'est-à-dire la gamme de température et de précipitation nécessaire à la survie de l’espèce. Première surprise, environ 60% de ces espèces sont d’ores et déjà en situation de risque car elles se trouvent dans des villes déjà en dehors de leur gamme de survie. Cela signifie que sans la main humaine, une partie de ces espèces ne pourrait pas se maintenir.

    Pour ce qui est du climat futur, d'ici à 2050 et dans un scénario climatique modéré, ce chiffre monte. Entre 68 et 76 % des espèces d’arbres des villes seront en situation de risque.

    Les canicules de cet été ont montré le rôle crucial des arbres pour lutter contre les températures extrêmes en ville car ils agissent comme des climatiseurs naturels. Il est donc indispensable de planifier un aménagement de forêts urbaines selon les auteurs. Ils soulignent aussi qu’il s’agit d’une sous-estimation car cette étude ne prend pas en compte le phénomène d'îlots de chaleur. La menace pourrait donc être encore plus importante.

    La pandémie de COVID affecterait la puberté des très jeunes filles

    C’est ce que rapportent plusieurs études. La dernière en date, une étude allemande, montre qu'entre 2015 et 2019, le nombre de pubertés précoces a augmenté, c'est-à-dire que le nombre d’enfants présentant des signes de puberté avant l’âge de 8 ans ne dépassait pas la dizaine de filles, mais est passé à 23 en 2020 puis à 30 en 2021.

    Il s’agit d’un échantillon limité mais cette tendance se retrouve dans d’autres pays, par exemple en Italie, aux États-Unis et en Turquie. Pour l’instant, impossible de le relier au virus Covid-19, il s’agit uniquement d’une corrélation entre les temps de pandémie et ces cas de puberté précoce.

    Parmi les facteurs principaux du déclenchement de ces phénomènes, on retrouve le stress et la prise de poids. Seulement, aucune augmentation de masse corporelle n’a été constatée, et on ne sait pas si le stress des confinements ou si la scolarisation à distance y est pour quelque chose. Et il faut savoir que depuis 1977, date des premières études sur le sujet, l'âge de la puberté avance de trois mois par décennie.

    La pandémie n'est donc pas le seul élément à mettre en cause. Reste à savoir si un retour complet à la scolarisation pourrait enrayer ce phénomène.

    L’opium était déjà utilisé il y a 3 500 ans

    Des résidus d’opium ont été découverts dans des vases en céramiques à Tel Yehud en Israël. Selon ces chercheurs, l'opium aurait été utilisé lors de rites funéraires, peut-être pour solliciter l'âme du défunt et aider les proches à entrer en contact avec lui. Chez les anciens Cananéens, les drogues psychoactives faisaient donc partie des indispensables avant un voyage dans l'au-delà, aux côtés de la nourriture et des boissons.

    Cette découverte confirme les hypothèses archéologiques selon lesquelles l'opium jouait un rôle important dans les cultures du Proche-Orient. Mais les scientifiques reconnaissent qu’il y a très peu de données et donc beaucoup d'inconnus sur l’utilisation de cette drogue dans les temps anciens.

    Merci à Frédéric Auchère et à Jonathan Lenoir pour leurs précieuses explications.

    Pour aller plus loin

    Première observation d'un switchback magnétique dans la couronne solaire (Journal du CNRS)

    Changement climatique : menace sur les arbres en ville (Journal du CNRS)

    Les cas de puberté précoce ont augmenté de manière inhabituelle chez les filles pendant la pandémie (Courrier International)

    Israël : découverte de résidus d'opium datant de plus de 3.500 ans (Le Figaro)

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