D'immenses structures en pierre qui datent de 9000 ans pour les plus anciennes ont été découvertes dans des régions allant de l’Arabie Saoudite jusqu’au Kazakhstan.
Découverte des plus anciens plans d'architecture du monde
“Ces cerfs-volants du désert” tirent leur nom de leur forme : ce sont des lignes de pierre, mesurant jusqu’à 5 kilomètres de long, qui se rassemblent presque en triangle. Et ce sont des pièges, les lignes directrices convergent vers un enclos comme un entonnoir, et des fosses creusées piègent les animaux qui s’y aventurent.
On dénombre plus de 6000 de ces pièges à chasse grâce notamment aux images aériennes et satellites, seul moyen d’avoir un recul suffisant pour apprécier leur taille. C’est pourquoi on se pose la question de savoir si les constructeurs avaient la perception de ces immenses structures dans leur globalité. Et ces scientifiques ont découvert deux gravures qui répondent à cette question : deux dalles gravées qui représentent les plans de ces cerfs-volants du désert, les plus anciens plans à l’échelle, connus à ce jour. Les humains du néolithique étaient donc parfaitement capables de se représenter dans l’espace ces immenses structures.
Entretien avec Rémy Crassard, chargé de recherche au laboratoire Archéorient du CNRS et de l’Université Lyon 2. Il est l’auteur principal de cette étude parue dans Plos One.
Le protocole de Montréal a aussi permis de ralentir la fonte du pôle Nord
L’objectif de ce traité international ratifié en 1987 était de sauver en premier lieu la couche d’ozone en interdisant la majorité des substances volatiles à l’origine de sa destruction. Notamment les CFC, les chlorofluorocarbures, des gaz utilisés dans la réfrigération et les aérosols. Un premier objectif qui a bien été rempli puisque la couche d’ozone entame sa lente reconstruction.
Mais une étude parue dans la revue PNAS montre qu’il a aussi permis de retarder certains effets du changement climatique. En comparant des modèles, ces scientifiques montrent que la planète se serait réchauffée de près d’un 1°C au niveau de la calotte de l’Arctique si ces substances n’avaient pas été interdites.
Près de 7 kilomètres carrés de glace de mer ont ainsi été protégés. Ce qui va permettre de retarder de 15 ans le premier été arctique sans glace, attendu pour 2050. C’est une preuve de l’effet réel des mesures d’atténuation du changement climatique.
Aussi en 2050, plus de 840 millions de personnes souffriront de lombalgie
On englobe là dedans toute douleur située entre la douzième côte - c’est la dernière - et les plis de la fesse. Un chiffre obtenu en analysant la progression des douleurs lombaires de 204 pays entre 1990 et 2020, et en les projetant à la moitié du siècle. Les scientifiques qui publient dans The Lancet Rheumatology montrent que les maux de dos sont en forte augmentation depuis 2017, atteignant plus d’un demi-milliard de personnes.
Une progression largement attribuable au vieillissement des populations et qui ne cessera de croître d’après leurs modèles. Ce qui fait craindre aux auteurs une crise des soins de santé - les options thérapeutiques restent limitées et souvent inefficaces alors que la lombalgie est déjà la principale cause d'invalidité dans le monde.
Entre les plumes et les écailles, il n’y a que quelques gènes
On sait depuis quelques années que les plumes, poils et écailles partagent une origine commune, un développement embryonnaire au départ semblable.
Pour comprendre ce qui détermine biologiquement ce qui sera plume ou écaille, ces scientifiques qui publient dans Science Advances ont utilisé comme modèle animal, le poulet, qui porte ces deux types d’appendices cutanés, plume et écaille, à des endroits différents. En modifiant l’expression d’une petite poignée de gènes chez des embryons, les écailles des pattes ont laissé place à des plumes. D’abord juvéniles, sous la forme de duvet, puis parfaitement identiques à celles présentes sur le reste de leur corps. Et tout cela seulement avec une molécule activatrice de quelques gènes.
Ce qui montre que le saut évolutif, c'est-à-dire le nombre de changements génétiques à accumuler pour passer des écailles aux plumes, comme c’est arrivé dans l’évolution, est faible et que de toutes petites variations génétiques suffisent. Reste à savoir quels sont les gènes impliqués dans ces changements morphologiques.
Merci à Rémy Crassard pour ses précieuses explications.
Pour aller plus loin...
L’étude sur les plans d’architectures (Plos One, en anglais)
Voici les plus anciens plans architecturaux ! (Journal du CNRS)
L’étude sur la fonte du pôle Nord (PNAS, en anglais)
L’étude sur la progression des lombalgies (The Lancet Rheumatology, en anglais)
L’étude sur les plumes et les écailles (Science Advances, en anglais)