Il s’agit d’une synthèse qui clôt le sixième cycle des rapports du GIEC. Chaque cycle est composé de trois volets : le premier évalue les bases physiques du climat, le second les conséquences du changement climatique et le troisième les stratégies d’atténuation de ces effets. Pour chaque rapport, les scientifiques du GIEC décortiquent, analysent, pondèrent des milliers de publications scientifiques.
La nouvelle synthèse du GIEC
Mais ici, il ne s’agit pas d’étudier de nouvelles publications, mais de faire une synthèse des 10 000 pages de connaissances accumulées dans ces trois volets ainsi que dans les rapports spéciaux. Seulement quelques chiffres ont été mis à jour, comme l’augmentation de température globale qui atteint +1.13 °C, alors qu’elle était de 1.09 °C dans le premier volet. Un travail qui a commencé il y a près de deux ans, rédigé par une centaine d'expertes et experts. C’est qu’on appelle le rapport long.
Et avec lui, comme avec toute nouvelle publication du GIEC, il y a la rédaction d’un rapport court cette fois, à l’attention des décideurs… une synthèse de 36 pages, sans jargon scientifique… La rédaction en elle-même a démarré il y a près d'un an et demi, mais la phase finale a eu lieu ce dimanche à Interlaken en Suisse, où chaque ligne, voire chaque mot, a été validés par les experts et expertes et par les représentants de 195 États que regroupe le GIEC.
Résultats en deux mots : on agit tard, il y a des impacts d’ores et déjà irréversibles, mais certaines mesures ont bien un effet d’atténuation.
Entretien avec Gerhard Krinner, directeur de recherche CNRS, à l’institut de géosciences de l’environnement de Grenoble et coauteur de ce rapport.
La fonte de la banquise arctique est sous-estimée
La fonte est plus rapide que les prévisions fournies par les modèles les plus récents du GIEC. Ce sont les résultats d’une étude suédoise publiée dans le Journal of Climate. En comparant des observations sur le terrain aux 14 modèles pris en compte par le GIEC, les scientifiques mettent en évidence que les courants profonds de l’océan Arctique, notamment ceux provenant de l’Antarctique, sont plus chauds et plus proches de la surface que ce qui est modélisé, ce qui accélère sa fonte même en hiver. En clair : les modèles sous-évaluent un peu ce qui se passe et cela est notamment dû au manque d’expéditions et de données à disposition pour cette région.
Ce n’est pas la première fois qu’on sous-estime l’impact du changement climatique en Arctique. Une étude publiée l’année dernière dans la revue Communications Earth & Environment du groupe Nature, a mis en évidence que l’atmosphère s’était réchauffée quatre fois plus vite que le reste du globe… le double de ce qui avait été modélisé par le GIEC.
Un édulcorant commun affaiblit le système immunitaire chez des souris
Cet édulcorant, c’est le sucralose, un additif de synthèse au fort pouvoir sucrant qui est utilisé par les industriels dans les produits à basse teneur calorique ou sans sucre ajoutés. Ce qui a été étudié ici ce sont les conséquences de très hautes doses de sucralose sur le système immunitaire… en particulier sur les lymphocytes T, un type de globules blancs qui permet de combattre les infections. Les scientifiques qui publient leurs résultats dans Nature montrent qu’après consommation de sucralose, le système immunitaire de souris se trouve affaibli. Les lymphocytes T ne prolifèrent plus et leur fonction générale est altérée.
Mais attention, cela ne signifie pas que cet édulcorant a un effet à dose "normale” sur le système immunitaire des humains. Déjà parce qu’on se trouve ici chez la souris, ensuite parce que ce n’est pas le but dans leur étude et surtout parce que les doses ici sont bien trop importantes pour servir de transposition à une consommation classique. En revanche, l’effet de cet édulcorant pourrait, selon les auteurs ; être utilisé pour contrer certaines maladies auto-immunes et moduler l’immunité. Par exemple, des souris présentant des prédispositions au diabète de type 1 étaient moins susceptibles de développer la maladie après avoir consommé du sucralose.
Le plus long cou de dinosaure jamais découvert
Il ne s’agit à proprement parler d’une découverte, mais d’un réexamen d’un fossile que l’on connaissait déjà. Un fossile de Mamenchisaurus sinocanadorum. Il fait partie de la famille des sauropodes, des dinosaures éteints et très massifs. Et s’ils sont très massifs, cela signifie qu’ils se fossilisent mal. En effet, la fossilisation nécessite des conditions de conservation assez particulières, et plus l’animal est gros, moins il y a de chances qu’il soit enfoui suffisamment rapidement pour que la minéralisation de leur tissu s’effectue correctement. Les spécimens sont souvent fragmentaires et la longueur de leur cou est souvent purement spéculative.
Le fossile en question a été découvert en 1987 dans le nord ouest de la Chine, et a subi une nouvelle série d’analyses, notamment en tomographie, qui permet de reconstruire en 3D des images de radiologies. Ces scientifiques qui publient dans le Journal of Systematic Palaeontology estiment que le cou de ce spécimen mesurait près 15 mètres. C’est six fois plus grand que ceux des girafes, et pour l’instant, c'est un record.
Selon les auteurs, ce long cou devait lui permettre évidemment d’aller chercher de la nourriture en hauteur. Mais ce n’est pas tout, un cou de cette taille augmente aussi la surface du corps de l’animal et donc la capacité de dispersion de la chaleur, un moyen donc de réguler leur température.
Merci à Gerhard Krinner pour ses précieuses explications
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