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Laurent Bouvet et le Printemps républicain

Alain Finkielkraut
Diffusé le samedi, 07 septembre 2024 (52 min)


Le Printemps républicain, une raison d'être : laquelle ?


Philippe Raynaud Professeur émérite de science politique à l'université Panthéon-Assas, membre de l'Institut universitaire de France
Gilles Clavreul Fondateur du mouvement Printemps républicain, délégué général du think thank L’Aurore, ancien délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT de 2015 à 2017



   
Provient de l'émission
Répliques

Au programme
  • "Mourir, disait Sartre, c'est s'en remettre aux autres." Essayiste, politiste, républicain farouchement laïque, notamment à l'origine de la création du Printemps républicain - mouvement qui prônait une vision stricte de la laïcité - Laurent Bouvet (1968-2021) mourait à l'âge de cinquante-trois ans de la maladie de Charcot. On apprend dans le dernier roman d'Aurélien Bellanger, Les derniers jours du parti socialiste, que le Printemps républicain a ouvert la voie au fascisme en France. Une théorie que discutent nos deux invités qui ont connu, lu, accompagné Laurent Bouvet..

    Alain Finkielkraut reçoit Gilles Clavreul co-fondateur avec Laurent Bouvet du Printemps républicain et Philippe Raynaud, politologue et professeur des universités en philosophie politique, qui eut Laurent Bouvet parmi ses étudiants.

    Le Printemps républicain fut fondé en mars 2016. Quel était le sens, la raison d'être de cette entreprise ?

    "On s'est trouvé à la fin de l'année 2015, dans le sillage immédiat des attentats du 13 novembre, dans une situation qui nous a paru surréaliste et quand même un peu inquiétante, celle d'un consensus fragile mais magnifique qui s'était manifesté dans les conditions tragiques des attentats de janvier, des 7, 8 et 9 janvier, de Charlie Hebdo, de l'assassinat de Clarissa Jean-Philippe et de l'Hyper Cacher où tout à coup on a eu ce surgissement d'unité nationale du 11 janvier qui a été quelque chose de très spontané et de très beau et puis, on a vu assez vite derrière ce consensus se fissurer et puis progressivement la brèche s'ouvrir, s'agrandir jusqu'à prendre des proportions tout à fait considérables, et le 13 novembre et dans les suites, cette unité nationale n'était déjà plus possible." Gilles Clavreul

    "A l'intérieur de notre propre famille de pensée, ont commencé à prendre forme tout un tas de discours qui disaient, mais non, en fait, les véritables responsables de tout ça, c'est la République" (G Clavreul)

    "C'est-à-dire qu'il y avait deux récits qui menaçaient d'emporter la partie. L'un identitaire d'extrême droite, en gros qui disait que nous faisions face à une menace civilisationnelle, et qu'il fallait donc s'armer contre, et puis, un autre, plus gênant pour nous, plus inconfortable, parce qu'à l'intérieur de notre propre famille de pensée, au sens très large, humaniste, démocratique, républicaine, universaliste, et où ont commencé à prendre forme, à prendre corps, tout un tas de discours qui disaient, mais non, en fait, les véritables responsables de tout ça, c'est la République, c'est l'Occident, c'est le passé colonial, c'est l'arrogance d'une civilisation. (…) On s'est dit, on est pris en tenaille, en fait, entre ces deux extrêmes, entre ces deux lectures identitaires délirantes de la réalité. Parce que la réalité, ce n'était pas ça du tout, évidemment. Et on s'est dit, on ne peut pas ne pas réagir. Voilà pourquoi Laurent et moi et quelques amis, on a eu cette prise d'initiative, cette prise de parole publique." Gilles Clavreul

    A Philippe Reynaud, la question est posée de savoir comment justement il a perçu lui, le printemps républicain, sa nécessité ou en tout cas son utilité en 2016. "Je n'ai pas participé à cette aventure, mais j'ai eu à en connaître tout de suite et j'ai eu la plus grande sympathie pour elle. Je n'ai pas participé à cette aventure parce que je ne me considère pas comme un intellectuel de gauche. Je n'ai pas beaucoup de sympathie politique pour la droite. Disons que j'étais moins sensible aux divisions de la famille de la gauche que ne pouvaient l'être les fondateurs du printemps républicain. Mais ce que je trouvais très bien, c'est qu'à l'intérieur de la gauche, qui est un courant tout à fait important et respectable de la politique française, il y a des gens courageux et raisonnables. Donc j'étais tout à fait favorable à cette apparition".

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